FRANKFURT SCHOOL

BLOG

Jean Noel, acteur de la microfinance au Burkina
Weiterbildung / 30. November 2017
  • Teilen

  • 4975

  • 0

  • Drucken

Autorenprofil

Mehr Blog Posts
IT-Governance im Fokus: DORA - Schlüssel zu digitaler Sicherheit im Finanzsektor
Alles unter Kontrolle? KI und maschinelles Lernen in der Finanzbranche
Kollektive Künstliche Intelligenz: Federated-Learning in der modernen Prüfung

Je suis membre de l’équipe e-Campus de la Frankfurt School et coordonne nos deux cours en ligne en français en microfinance et en gestion des risques.
Nos formations étant en ligne, j’ai rarement l’occasion de rencontrer mes participants, qui se trouvent parfois en Europe, mais la plupart du temps en Afrique francophone ou en Haïti.
Lors du dernier examen final, j’ai eu la chance de rencontrer Jean Noel, participant du cours en microfinance. Originaire du Burkina Faso, Jean Noel devait se rendre en France pour le salon de l’élevage. Il a fait un « petit détour » à Francfort pour venir passer l’examen. Ce témoignage illustre ce que nos formations peuvent apporter à nos participants professionnels de la microfinance sur le terrain.

Le déclic

Après plusieurs années d’expérience au sein de l’IMF  « Coopérative Diocésaine d’Epargne et de Crédit », Jean Noel passe deux ans au Fonds de développement et de l’élevage du Burkina, curieux de voir comment fonctionne la microfinance au niveau de l’état. « Jusqu’ici je n’avais servi uniquement des IMF privées. Mais là, c’était complètement différent. J’étais chef de service crédit et j’ai donc beaucoup côtoyé le monde rural. Ça m’a beaucoup frappé. Le financement n’était pas réel, mais politique. On ne donne pas à qui doit avoir : ça fonctionne sur la base du copinage, malheureusement.».
Cette expérience a donné à Jean Noel l’envie de monter son propre cabinet. « J’ai suivi une mission à Toulouse et j’ai vu comment les gens étaient organisés dans les exploitations agricoles, et comment ils étaient accompagnés par l’état. Bien sûr ça ne peut pas être la même chose chez nous, mais ça m’a fait réfléchir et deux ans plus tard j’ai démissionné pour me mettre à mon compte en tant que consultant ». Sa SARL, Tara Consulting, inclut sa femme (actionnaire de l’entreprise) est ses enfants. Elle a pour objectif d’accompagner les éleveurs dans leur recherche de financements.

Une formation pratique

Jean Noel en est convaincu : son pays ne peut se développer qu’à travers la microfinance, car elle permet d’ouvrir des portes à ceux ayant le plus besoin de financements. Mais pour cela, il est d’avis qu’il faut mieux organiser ce domaine, en améliorer les pratiques. Le « Certificat d’expert en Microfinance » constitue une base pour y parvenir. « La formation est très pratique. On apprend comment calculer les ratios clés et les interpréter. J’applique ces exercices concrets directement dans le monde de la microfinance. Quand je veux évaluer l’efficacité d’une IMF en termes de performance sociale, j’utilise les mêmes ratios. Ça m’a beaucoup aidé. Par ailleurs, mon cabinet étant axé sur le conseil, un certificat de la Frankfurt School peut m’aider à booster mon profil ».

Des vaches normandes au Burkina ?

Jean Noel ne manque pas d’inspiration pour développer de nouveaux projets. Lors d’une rencontre au salon de l’élevage de Rennes avec une structure qui commercialise des vaches et des semences animales, une synergie se crée. « On a eu l’idée ensemble de mettre en place un projet qui puisse faire connaître une race française de vaches (la normande) qui n’est pas connue au Burkina. L’idée est de croiser la normande avec la race bovine locale, l’Azawakh».  Pour cela, Jean Noel compte mettre en place une équipe pilote d’une cinquantaine d’éleveurs sélectionnés, en qui il fait confiance.  Il ne souhaite pas leurs verser de fonds directs, mais plutôt leur fournir  des vaches ou de la semence tout en les guidant
vers cette nouvelle race. Tara Consulting se chargera du suivi et du remboursement. L’objectif à long terme est d’augmenter et d’améliorer la production laitière locale. « Au Burkina, près de 80% du lait est importé. La production interne est très loin de couvrir le besoin réel de la population. Une vache locale ne peut pas produire plus de 18 à  20 litres par jour. Mais avec le croisement, on peut estimer la production à 30-35 litres de lait par jour. ». Jean Noel est à la recherche de bailleurs pour financer ce projet. À bon entendeur!

 

0 Kommentare

Senden