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Finance agricole: La course à l’innovation à l’épreuve de la patience
Weiterbildung / 26. März 2020
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Consultant and lecturer Sustainable World Academy
Cécile est consultante en inclusion financière et tutrice des certifications en ligne en microfinance et finance agricole de la Frankfurt School of Finance & Management. Elle a près de 10 ans d’expérience en finance et inclusion financière en Afrique de l’Ouest & Centrale et région MENA, et a travaillé avec divers cabinets de conseil en inclusion financière, dont Frankfurt School.

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Selon la Banque Mondiale, le secteur agricole représentait en 2018 15,6% (Données Banque Mondiale 2018) du PIB des pays d’Afrique Subsaharienne. Dans cette région, le secteur agricole est vu comme un secteur clé de l’économie. Les institutions financières tentent de trouver LE modèle économique qui leur donnera accès à ce marché.

Les banques sont très bien outillées pour financer les grands groupes agricoles exportateurs, car les modèles économiques de ces derniers sont connus, les débouchés et la rentabilité assurés (comme pour les filières coton ou cacao par exemple). Mais l’approche d’exploration de nouvelles filières reste quasi inexistante, et les petits exploitants ne rentrent pas dans les cases des services agricoles bancaires traditionnels.

Les petits exploitants ont notamment besoin de prêts en fonds de roulement et de crédit d’investissement. Les IMF sont mieux outillées pour atteindre cette partie du secteur agricole, de par leur proximité géographique et leur mission de service envers le « BoP » (base de la pyramide). Dans les faits, on observe que beaucoup d’entre elles travaillent en effet en zone rurale, sans pour autant financer le secteur agricole. Ce secteur est encore jugé trop risqué pour beaucoup d’institutions financières.

L’émergence d’innovations et de nouveaux modèles économiques

Des projets pilotes ont fleuri ces dernières années, notamment en Afrique de l’Ouest, pour tester de nouveaux schémas d’inclusion financière au sein de chaines de valeur agricoles. Des projets de paiement des producteurs de cacao par mobile money ont notamment vu le jour en Côte d’Ivoire, initiés par des grands exportateurs de cacao et des bailleurs de fonds en collaboration avec des institutions financières, afin de permettre un paiement rapide et sécurisé des producteurs de cacao. Le potentiel du mobile money est incontestable en termes de réduction des coûts de transaction liés à la distance géographique, tout en augmentant la sécurité des fonds pour les petits exploitants. Cependant l’adoption réelle de ce type de produits est une toute autre histoire. Il faut convaincre ces petits exploitants des avantages liés à ces produits, mais également de créer des cas d’usage de cette monnaie électronique dans leur quotidien et l’écosystème qui va de pair.

Dans ce contexte d’innovation continue, un certain nombre de startups agricoles (ou « agritechs ») ciblant le BoP voient le jour. Les fonds d’investissement mettent de plus en plus d’argent sur la table pour soutenir leur développement, et on voit apparaitre dans le paysage des incubateurs spécialisés. Ce secteur a de l’avenir, c’est certain. Pourtant beaucoup de start-ups n’obtiennent pas (encore) les résultats escomptés. Elles sont en effet en partie confrontées au manque de digitalisation de leurs clients et à leur faible pouvoir d’achat. L’analphabétisme, les barrières sociales, culturelles et technologiques rendent l’adoption des nouvelles technologies très difficiles.

Un écart subsiste entre la nouvelle offre et la demande

Le constat est là : d’un côté il y a ceux qui utilisent des dabas et machettes et qui possèdent moins de 2 hectares de terre, dont une grande partie de cultures vivrières, et de l’autre les nouvelles technologies très prometteuses qui se développent vite. Trop vite ? Un fossé persiste.

On constate finalement que la finance agricole avance progressivement dans la réduction de ce fossé. Du côté de l’offre, un nouvel écosystème de produits et de services innovants se met en place. Du côté de la demande, le renforcement des capacités des petits exploitants est de plus en plus démocratisé et inclus dans les services proposés par les fournisseurs de services financiers. Le tout est soutenu par des politiques agricoles publiques et des stratégies nationales d’inclusion financière. Les différents acteurs de l’écosystème évoluent peu à peu afin que le secteur financier agricole puisse atteindre la maturité nécessaire à la réalisation de son potentiel.

Tous ces sujets sont abordés dans la formation en ligne de la Frankfurt School Certificat d’Expert en Finance Agricole, qui permet une compréhension complète des enjeux de la finance agricole. Ce cours couvre le concept de finance agricole dans sa globalité et les compétences nécessaires pour concevoir des opérations, des produits et des canaux de distribution proche de la réalité des clients d’une institution financière.

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